Coronavirus Info Union des maires de l’Oise

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Épidémie : tout ce que les maires doivent savoir sur ce qui doit fermer et ce qui peut rester ouvert

Coronavirus

 

Une étape de plus a été franchie samedi soir dans les mesures gouvernementales face à l’épidémie, avec l’annonce par le Premier ministre de la fermeture des cafés, restaurants et commerces « non indispensables » dès dimanche à zéro heures. L’annonce était trop générale pour pouvoir comprendre de façon certaine ce qui doit fermer et ce qui peut rester ouvert – information évidemment essentielle pour les maires. Un arrêté paru ce matin permet de répondre aux questions.

Accueil des jeunes enfants

À la rédaction de Maire info, la lecture du Journal officiel est évidemment la première activité d’une matinée de travail. Sauf un jour de la semaine : le lundi, seul jour où le Journal officiel ne paraît pas. Et pourtant, ce matin, fait rarissime, cette règle d’or a été rompue : une édition du Journal officiel a été publiée cette nuit, contenant un arrêté du ministre de la Santé fixant la liste des établissements qui doivent, ou pas, être fermés, ainsi que certaines précisions concernant les accueils de jeunes enfants.

L’arrêté paru ce matin complète un autre texte paru dimanche, qui fixait déjà un certain nombre de règles générales. Il confirmait l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes et autorisait les préfets à interdire tout autre « rassemblement, réunion ou activité » en fonction des circonstances locales.

Cet arrêté de dimanche donnait également des précisions importantes concernant l’accueil des jeunes. Sont « suspendus » jusqu’au 29 mars – en plus des écoles et établissements d’enseignement – les accueils collectifs d’enfants (crèches, haltes-garderies, jardins d’enfants, maisons d’assistants maternels…), à deux exceptions près : les structures accueillant des enfants de moins de 16 ans des personnels de santé ; et les micro-crèches (établissements d’accueil collectif dont la capacité est limitée à dix places).

Autre disposition de cet arrêté : à titre exceptionnel, les pharmacies d’officine sont autorisées à fournir en une seule fois à un patient suffisamment de boîtes de médicaments « pour garantir la poursuite d’un traitement jusqu’au 31 mai 2020 ».

Ce qui doit fermer

L’arrêté de ce matin donne de nouvelles précisions, en particulier sur les dérogations. En premier lieu, il est rappelé que les « mesures barrières » doivent être respectées « en tout lieu et en toute circonstance ». « Les rassemblements, réunions, activités et accueils qui ne sont pas interdits » doivent être organisés « en veillant au strict respect de ces mesures ».

Au-delà, doivent désormais « ne plus accueillir du public jusqu’au 15 avril » un certain nombre d’établissements listés dans l’arrêté. Nous en donnons la liste exhaustive : « Salles d’auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage multiple. Magasins de vente et centres commerciaux, sauf pour leurs activités de livraison et de retraits de commandes. Restaurants et débits de boissons, sauf pour leurs activités de livraison et de vente à emporter, le  »room service » des restaurants et bars d’hôtels et la restauration collective sous contrat. Salles de danse et salles de jeu. Bibliothèques, centres de documentation. Salles d’exposition. Établissements sportifs couverts. Musées. Chapiteaux, tentes et structures. Établissements de plein air. »

Ce qui peut rester ouvert

Pour ce qui concerne les commerces, les dérogations concernent un grand nombre de secteurs, qu’il faut là encore connaître. Le lecteur se reportera à la liste exhaustive fournie dans l’arrêté (téléchargeable ci-dessous), mais on peut notamment citer, au titre des établissements pouvant rester ouverts : les hypermarchés et superettes ; les commerces d’alimentation et de surgelés, les boucheries, boulangeries, poissonneries, commerces de fruits et légumes, boissons ; les garages ; les magasins de vente de pièces pour auto, moto ou engins agricoles ; les stations-service ; les magasins assurant la vente ou la réparation de matériel informatique et de téléphonie, les quincailleries, papeteries, pharmacies. La vente de détail alimentaire sur les marchés reste autorisée. Les hôtels peuvent rester ouverts, ainsi que les terrains de camping mais, pour ceux-ci, uniquement lorsqu’ils hébergent des personnes à titre permanent. Peuvent également continuer de fonctionner les banques, agences d’intérim, pressings et laveries et services funéraires.

Les établissements de culte peuvent rester ouverts, mais il est interdit d’y accueillir plus de 20 personnes à la fois, à l’exception des « cérémonies funéraires ».

Appel au civisme

Il reste à savoir maintenant si ces mesures vont encore être durcies dans les jours à venir. Beaucoup de responsables, au sein du gouvernement comme des autorités sanitaires, se disent en effet « consternés » par le fait qu’un certain nombre de Français n’appliquent pas les mesures barrières, voire se rassemblement sans la moindre précaution. Les images vues samedi soir dans les quartiers festifs de la capitale, hier sur la Promenade des Anglais à Nice ou les plages de Marseille, ou encore au bord du canal Saint-Martin à Paris, semblent démontrer en effet que le danger n’est pas assimilé par tous.

C’est ce qui a conduit ce matin Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, à pousser un véritable cri d’alarme dans la presse : jugeant que la situation est « très inquiétante et se dégrade très vite », le DGS a fait part de la crainte des autorités sanitaires de voir « une saturation » des services de réanimation. Face à cette situation, il en a encore une fois appelé au civisme et au sens des responsabilités : « Chaque Français et chaque Française ce matin doit se dire : ‘’comment je fais dès aujourd’hui pour diviser par trois ou quatre le nombre de personnes dont je m’approche’’ ».